On ne joue pas avec la nourriture ! (quoique)

photo cour des contes

L’édition 2024 de Futurs Possibles s’est ouverte par un dîner-spectacle. Le collectif la Cour des contes a pensé un repas rythmé de narrations, avec la contribution des élèves du Campus Agronova. Le thème est ambitieux : “parler de la fin du monde à table, sans aller au clash. Du valeureux Lancelot aux banquets durant la Seconde Guerre mondiale, en passant par Cassandre la lanceuse d’alerte et l’étonnante mère Vener, les spectateur·ice·s ont traversé chaque aventure aux accents culinaires avec le « goût du risque ». Chaque tablée est l’aboutissement de millénaires de contes ! 

photo spectacle Hiba

©Château de Goutelas

Si les récits peuvent rythmer les banquets, avec Hiba Najem, ce sont plutôt les mets qui sont les piliers du spectacle. L’artiste libanaise perce la frontière la séparant du public, en invitant ce dernier à se confier et à mettre la main à la pâte. Hiba Najem fait bien plus que performer devant vous, elle s’adresse à vous, qui êtes convié·e·s à sa table. Qui eût cru que les fatayer bi banadoura (chaussons à la tomate) soient ambassadeurs des plus grandes peines de cœur ? Durant sa résidence de deux semaines au château de Goutelas, l’artiste a également travaillé sa prochaine performance, aux côtés de l’accordéoniste, chanteur et compositeur Samah Boulmona. Au tour du freekeh (blé vert fumé) d’accompagner le périple du deuil, abordé de manière fine et fascinante. À suivre !

photo cuisine Leo

©Château de Goutelas

Les enfants ont quant à eux poussé les portes de « La cuisine de Léo ». Accueilli par une scénographie chaleureuse et immersive et par les rythmes endiablés des casseroles et des cuillères en bois, le public a suivi la trajectoire d’un chef en quête de reconnaissance. La sauce tomate qui a porté le protagoniste au sommet, avant de le rappeler à ses origines, a été proposée en dégustation à la fin du spectacle. 

Les artistes ont offert aux festivalier·e·s un regard nouveau sur la cuisine et la dégustation : bien plus que des pratiques journalières répondant à des besoins biologiques, elles sont le foyer de moments de partage et d’étonnement, l’espace de l’imagination et du régal des sens